Cigarette électronique : une aide efficace au sevrage tabagique ?

Pour certains, la cigarette électronique est le meilleur moyen d’arrêter le tabac. Pour d’autres, il faut s’en méfier car elle représenterait un réel danger sur le long terme. Quel que soit le camp auquel vous appartenez, une chose est sûre : l’e-cigarette n’a pas fini de faire parler d’elle. Posons donc la question suivante : la cigarette électronique est-elle une alliée sûre et efficace pour arrêter de fumer de manière durable ? C’est ce qu’on va découvrir dans la suite.

Vapoter pour arrêter de fumer ?

Les chiffres révélés par Santé publique France sont éloquents : depuis 2010, la cigarette électronique a aidé plus de 700 000 fumeurs français à décrocher durablement du tabac. Cette efficacité s’explique par deux facteurs principaux. Le premier est commun à tous les substituts nicotiniques : la présence de la nicotine, à une dose suffisante pour satisfaire le fumeur. Le second est en revanche exclusif à la cigarette électronique, appelée également vaporette ou e-cig. Il s’agit de l’aspect comportemental lié à la dépendance au tabac. Le fumeur a des habitudes, un rituel et une gestuelle associée à la cigarette traditionnelle.

Au-delà de la dépendance physique à la nicotine, il faut savoir que le tabac induit une forte addiction cognitive et comportementale, ce qui rend le sevrage particulièrement difficile. Or, la cigarette électronique permet de garder cette gestuelle et de conserver les rituels de consommation du tabac, tout en épargnant au fumeur les nombreuses substances toxiques qui résultent de la combustion du tabac. Cela dit, certains vapoteurs n’arrivent pas à décrocher totalement, combinant l’usage de la cigarette électronique au tabac. On parle alors de « vapofumeurs ». Attention : c’est là la pire situation pour un fumeur. Ne faites pas l’erreur de cumuler deux addictions !

L’e-cigarette est-elle dangereuse ?

Bien que les effets de la cigarette électronique sur le long terme ne soient pas assez bien documentés, il y a consensus sur le fait qu’elle est infiniment moins dangereuse que le tabac sur le plan de sa composition chimique. Toutefois, quelques voix dissonantes subsistent. Pas plus tard qu’en 2019, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a brusquement changé de cap, tirant la sonnette d’alarme quant aux dangers potentiels des cigarettes électroniques. L’OMS va plus loin en déclarant qu’il s’agit d’un dispositif « nocif qui ne devrait pas être promu comme une aide au sevrage ». Il va sans dire que cette position a fait grincer des dents. L’Académie Nationale de Médecine a fortement contesté les affirmations de l’OMS, notant l’efficacité des cigarettes électroniques comme aide au sevrage tabagique à moindre risque, selon une approche du « moindre mal ».

Suite au fameux rapport de l’OMS, les professionnels de santé sont montés au créneau. Dans un tweet, l’Académie Nationale de Pharmacie a rappelé que les composants de la cigarette électronique « sont à l’évidence moins nocifs que le tabac » qui, lui, est cancérigène. Pour sa part, le professeur Gérard Dubois (membre de l’Académie Nationale de Médecine) a déclaré au micro de RMC que « la cigarette électronique est destinée aux fumeurs car ils sont en danger, le tabac tue 8 millions de personnes chaque année. Si vous voulez comparer les deux en termes de dangerosité, c’est comparer le pistolet à bouchon avec un canon de marine ». Pour plus d’infos sur la position de l’Académie Nationale de Médecine, consultez cet article relatif à la cigarette électronique sur Agoravox.

Que faut-il penser de tout cela ? De notre point de vue, il s’agit d’adopter une posture mesurée. Déconseiller le vapotage aux non-fumeurs est une chose, le déconseiller aux fumeurs en est une autre. De toute évidence, le rapport bénéfices / risques penche largement en faveur de la cigarette électronique, un dispositif qui a fait ses preuves comme aide au sevrage tabagique.

Prendre ses précautions pour éviter le hors-piste

Malgré son efficacité comme aide au sevrage tabagique et ses effets (largement) moindres sur la santé en comparaison avec le tabac, la cigarette électronique continue pourtant de susciter le débat. Mieux vaut donc prendre quelques précautions d’usage, notamment en vous faisant accompagner par un psychologue, tabacologue ou médecin généraliste avant d’envisager d’utiliser l’e-cigarette comme aide au sevrage tabagique. Il vous conseillera de limiter votre période de vapotage à près de 6 mois, en réduisant progressivement le dosage en nicotine de votre e-liquide. Il est également recommandé d’arrêter totalement le tabac durant la phase de vapotage.